Aujourd’hui sur notre podcast écolo Oïkos, je reçois Catherine, journaliste passée par bien des questionnements autour de ce métier clé dans les prises de conscience écolo, et membre de l’association « Climat Médias », qui milite pour… ben plus de climat dans les médias 🙂
Avec Catherine, on a bien entendu parler du rôle de la presse dans l’écologie, de l’objectivité journalistique, et de la pression des citoyens sur leurs organes de presse qui s’intensifie et fait naître pas mal de chartes ces derniers temps. Mais c’est pas tout : Catherine a aussi accepté de mêler toutes ces notions à son propre parcours.
De ses débuts de jeune journaliste, en recul des débats, et inconfortable face aux positions écolos qu’elle trouvait alors un peu extrêmes, jusqu’à l’enfermement loin des infos pendant une période où elle a tout quitté et versé dans les sphères complotistes du mouvement écolo, jusqu’à arriver enfin à un équilibre plein de volonté d’agir, son parcours est la preuve que l’engagement n’est jamais linéaire, qu’il demande du temps et quelques claques pour enfin permettre de se réapproprier les combats qui nous tiennent à coeur.
Notre conversation est disponible sur toutes les plateformes d’écoute! Bonne écoute 🙂
À propos d’une rencontre inopinée dans les dédales de l’algorithme Facebook, lui qui ne fait pas la différence entre les vivants et les morts. Et si nous en prenions de la graine et en tirions quelques leçons sur notre rapport à la finitude ?
C’est par hasard que je t’écris. À toi, en particulier. Je t’avoue qu’il y a quelques mois que je n’ai pas pensé à toi. Ce n’est pas une confession, j’ai juste l’impression de devoir être honnête. On ne parle pas souvent, toi et moi. Et puis, tu n’as pas de droit de réponse, alors je crois que je te dois au moins la sincérité.
Je n’ai pas pensé à toi parce qu’il n’y a pas beaucoup de place dans le monde des vivants pour les gens comme toi, ceux qui ont basculé de l’autre côté. Je sais que tu le sais, puisque tu as été à ma place.
Ce que je veux dire, c’est que nos sociétés tiennent leurs morts à l’écart. Leurs disparus : ça veut bien dire ce que ça veut dire. J’ai lu il y a quelques temps un article où un monsieur réunionnais racontait que ses filles mettaient du vernis sur les ongles de leur grand-mère décédée lors de sa veillée funèbre. En métropole, c’est impensable. Ça m’a paru lunaire. Fou. Comme si la mort pouvait nous attraper à son tour. Comme si la mort était contagieuse. Alors oui, ces mois-ci je n’ai pas cherché ta tombe dans un cimetière éloigné et désert qui ne te ressemble pas, qui ne ressemble à rien de ce que tu as été.
Non, c’est par hasard que j’ai croisé ton nom sur Facebook. C’est justement cette inhabituelle proximité, cette porosité infranchissable entre le passé et le présent qui m’a replongé dans ce monologue intérieur dont j’ai l’impression qu’il t’est destiné. J’invitais des gens, mes amis, à un évènement Facebook. L’algorithme ignorant me proposait des noms, et je cliquais machinalement : « inviter ». Inviter, inviter, inviter. Et puis, tout d’un coup, ton nom. Un moment de sidération.
Parce que tu es morte. Je ne peux pas t’inviter, je ne peux plus, tu n’es plus là. La coupure nette entre le passé et le présent s’est imposée à moi, violente et intransigeante.
Ici, dans ma culture, on ne peut inviter aucun mort aux évènements. Après l’enterrement, la possibilité de passer du temps avec nos chers décédés n’est plus possible. Ça ne nous viendrait pas à l’esprit.
J’ai réalisé que cela me rend triste. J’envie ces autres mondes, où la vie et sa fin forment un continuum, où il n’y a pas de rupture nette mais des suites, des étapes, des changements. Je les envie pour les fêtes qu’ils continuent de célébrer avec les personnes qu’ils ont aimées et qui restent là, parce qu’ils croient aux esprits, aux fantômes, aux dieux. Toutes ces choses que l’on méprise parfois tout en oubliant qu’elles représentent toutes des moyens de ne pas subir la réalité assommante que nous prenons pour seule vérité. Ici, notre rationalité à toute épreuve crée aussi notre terreur des choses qui nous dépassent. La mort, par exemple, dont nous préférons nous dire qu’elle anéantit et clôt le chapitre à tout jamais.
Je me souviens même avoir eu peur du mot, enfant. L’avoir trouvé au détour des pages d’un livre et m’être forcée à le regarder, à décrypter la forme des lettres qui se déployaient sous mes yeux, et essayé par-là d’en capturer le concept. La mort ne rentre pas dans les cases que nous construisons pour comprendre le monde, pour lui donner un sens. Nous choisissons donc régulièrement une sorte d’amnésie collective, qui nous met bien en peine de continuer à tisser des liens – par tout un tas de moyens que nous n’utilisons pas – avec celles et ceux qui se sont endormis.
Je ne t’ai pas invitée à mon évènement Facebook. J’ai été faire un tour, simplement, sur ton profil, curieuse. Il n’a pas changé. Le dernier message en date : celui de ton fils, qui annonce que tu nous as quittés.
Je ne suis plus triste, aujourd’hui. Mais je prends notre collision de tout à l’heure sur le grand internet pour quelque chose de très sérieux, un signe, au-delà de toute raison. Je m’autorise à y puiser du réconfort, une source de liens, une continuité dans ma relation avec toi. Je me trouve un peu ridicule, mais je crois qu’il n’y a rien de plus digne et convenable que qu’entretenir de bons rapports avec la finitude.
Je crois qu’autour des discussions sur l’euthanasie par exemple, notre société tient entre ses mains le début de la pelote de laine que nous pourrions dérouler pour entretenir une nouvelle relation, plus fluide, moins traumatisée, à la mort. J’espère que nous saurons bientôt, comme tant d’autres peuples, inventer des manières de vivre avec vous, vous qui êtes partis, mais qui, j’en suis sûre, ne nous avez jamais quittés.
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Depuis quelques mois, c’est la panique sur les plateaux télés, dans les bureaux des directeurs d’universités et partout ailleurs… Chat GPT par-ci, Chat GPT par-là… Voilà qu’un robot peut faire la conversation (presque) aussi bien qu’un être humain. Qui va perdre son travail ? Qui va être remplacé ? Est-ce la fin du règne de l’espèce humaine ? Et la vraie question ne serait-elle pas : qui sont les vrais robots ? On vous explique tout et on en discute dans ce nouvel épisode de notre podcast d’actu Vacarme des Jours!
Dans ce nouvel épisode d’Oïkos cette semaine, je suis super honorée de recevoir notre invité du jour, parce qu’il me sort complètement de ma zone de confort. Eh oui, sur ce podcast, finalement, on entend assez rarement la parole scientifique. Parce que je crois que les discours favorisant les experts excluent trop souvent les personnes comme vous et moi du débat public. Et pourtant, il suffit de vivre dans notre monde avec un peu d’empathie pour se rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond. Alors ici, je me suis attachée à vous montrer que l’engagement, c’est fait pour tout le monde, et à vous présenter des profils différents des experts des plateaux télé. Chanteurs, écrivains, danseurs, activistes climat,… ce sont eux que vous avez entendus principalement ces derniers mois, ceux qui pensent que la culture aussi doit fondamentalement changer, au-delà de nos émissions carbones.
Et pourtant, la force de nos discours n’existerait pas sans les scientifiques qui la soutiennent avec leurs savoirs et leurs connaissances.
Celui que je reçois aujourd’hui sur Oïkos est un ingénieur agronome éminent, qui contribue activement à nous montrer par la science que d’autres solutions sont possibles pour notre monde.
Il s’appelle Marc Dufumier, et je lui ai posé des questions de mon point de vue de non-scientifique, avec mes lacunes et mes interrogations. Il y a répondu avec une grande bienveillance et beaucoup de pédagogie. Je suis très contente de pouvoir vous partager notre conversation aujourd’hui! On y parle de la sécheresse, de maintenir le dialogue avec les agiculteur·ices, des vers de terre et de bien d’autres choses…
Et encore un grand merci à Marc Dufumier d’avoir répondu à mon invitation!
Après quelques jours de campagne pour financer nos prochains podcasts, on ne relâche pas la pression et on continue de se mobiliser pour atteindre notre palier de 2500 euros 💪🏻 Vous pouvez toujours nous aider & recevoir de jolies contre-parties par ici : fr.ulule.com/motus-langue-pendue
Mais… cette campagne était un peu trop virtuelle à notre goût, alors 🚀 surprise : on vous invite à passer la soirée avec nous le samedi 18 mars à partir de 19h30 à l’Académie du Climat à Paris! 🚀
Au programme :
🗯 Une (re)présentation de notre média avec diaporama hilarant inclus
💫 Une table ronde autour du renouvellement des imaginaires avec trois invitées exceptionnelles
🥂 Des discussions endiablées autour d’un verre à la Buvette de l’Académie
🎼 Des performances artistiques pour les doux rêveurs que nous sommes
La bonne nouvelle? c’est gratuit et ouvert à toustes !
Vous l’avez compris, on lance donc aujourd’hui notre toute première campagne de financement participatif !
L’objectif ? Nous faire connaître et récolter 5000 euros pour produire deux nouveaux podcasts en 2023 !
On vous a concocté des petits cadeaux de remerciements, et vous pouvez trouver tous les détails sur notre page Ulule.
On sait que l’époque est pas franchement propice au don, et que vous auriez sûrement milles autres projets à soutenir que nous, petit média émergent. Et on comprend bien. Mais sachez simplement que même des petits dons nous aideront un max. Si chacun de nos abonnés Insta et Linkedin donne ne serait-ce que 3 euros par exemple, on aura déjà atteint et dépassé notre premier palier !
On a besoin de vous cher·es ami·es, lecteur·ices, auditeur·ices. Si vous appréciez notre travail, faites un don, même tout petit, sur notre page Ulule, et faites passer le mot autour de vous!
Il y a quelques semaines, le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes rendait un rapport glaçant. Non seulement, le sexisme et la violence envers les femmes sont loin d’être en baisse dans notre société post #metoo, mais ils sont aussi particulièrement ancrés chez les moins de 35 ans, qui estiment par exemple pour un quart d’entre eux que la violence peut servir.
C’est ici que l’on se doit sans doute d’admettre que l’idée des premières vagues féministes de faire des femmes « des hommes comme les autres » se heurte à la réalité. En réalité, il faudrait surtout que les hommes deviennent des femmes comme les autres.
Marius et Charlotte en discutent dans ce nouvel épisode de Vacarme des Jours, notre podcast de chroniques d’actualité.
En plein hiver, alors que beaucoup d’entre vous je le sais, galèrent à se chauffer, à payer l’électricité, alors que beaucoup d’entre vous aussi peut-être, manifestent régulièrement contre la réforme des retraites du gouvernement, on pourrait se dire que les combats écolos passent au second plan. Mon invitée du jour sur Oïkos, notre podcast écolo, porte tout le contraire : une écologie sociale, qui se tient grâce à la force du collectif, et à une lutte globale contre les aberrations de notre temps, qui vont souvent de pair.
J’ai le plaisir aujourd’hui de recevoir sur Oïkos, une militante chevronnée du mouvement climat, Elodie Nace, porte-parole d’Alternatiba Paris. Elle a accepté de retracer son parcours d’engagement au micro, on a parlé ensemble d’Alternatiba, de justice sociale, de prises de parole dans les médias et de bien d’autres choses.
L’épisode est à disponible sur toutes les plateformes d’écoute.