Par Une Voyageuse Heureuse
Cette saison, l’équipe de rédaction de Motus s’est étoffée. Nous n’avons pas vocation à être un journal tout court, mais davantage un journal intime de notre société. Au fil des jours, nous vous proposons donc de plonger dans les réflexions de cette génération qui navigue dans un monde bouleversé, et qui a fait du questionnement son mot d’ordre. Ces chroniques sont des points de vue sur le monde, elles reflètent donc la subjectivité de leurs auteurs et autrices. Elles se veulent intimes, pour regarder les grandes questions par le petit trou de la serrure.
Aujourd’hui, un départ, une secousse, de l’amour et du voyage pour la chronique d’Une Voyageuse Heureuse.

Aujourd’hui je souhaite lancer une bouteille à la mer. Parler de mon vécu, qu’il résonne en vous, d’une manière ou d’une autre, pour peut-être, réveiller en vous cette petite étincelle qui sommeille au fond de votre cœur.
Dans ma dernière chronique, je vous parlais de l’origine du voyage, du Grand Tour destiné à perfectionner les connaissances des jeunes aristocrates. Selon moi, c’est le grand enjeu du voyage. De grandir. Bien sûr, il y a des milliers de façons de le faire. Mais il y a dans le voyage, cette notion de quête de soi, d’aller à la rencontre de l’autre, pour au final, mieux se comprendre soi-même (toujours de la manière la plus vertueuse possible).
Je me suis professionnalisée dans le milieu touristique depuis maintenant 4 ans. J’y voyais un moyen de parcourir le monde. Grande rêveuse, j’ai toujours été attirée par les cultures étrangères, les paysages romanesques et les langues. Mais peu à peu, la société m’a aspiré dans un carcan que je n’ai jamais accepté. Métro, boulot, dodo. Je justifiais cela par les études que je réalisais. Je suis très contente et fière de les avoir terminé, tant elles m’ont appris. Mais à la sortie en septembre 2022, je n’ai pas ressenti le désir de me lancer dans une quelconque carrière professionnelle, j’ai encore bien trop à apprendre. Patrick Modiano disait :
“La notion du vieillissement, du temps qui passe, c’est un truc qu’on n’a pas jusqu’à vingt ans.”
J’ai 24 ans, et le temps qui passe, je le sens déjà. Je félicite celles et ceux qui ont lâché leurs études, qui ont eu le courage de partir avec, pour tout bagage, l’envie de se challenger. Cette envie de partir, ça fait plus de 5 ans que je l’ai. Mais il m’a fallu attendre. Attendre d’être prête, de mûrir, et surtout, de le rencontrer. Et oui, je vais parler d’un mec. Ce mec avec qui il n’y avait rien de concret, à part de forts sentiments naissants. Ce mec qui est parti solo en sac à dos découvrir le monde. Celui qui a réveillé mon âme d’enfant. Cette enfant qui aspire à de grandes choses, courageuse, aventurière, qui s’est laissée dompter par la morosité de la vie. Ce mec que j’ai retrouvé à son retour, et qui m’a tellement apporté. Ce mec avec qui j’ai tenté une relation, parce qu’après tout, pourquoi ne pas essayer ? Mais quand on est empêtré dans un schéma du couple traditionnel qui ne nous plaît pas, il est dur d’en sortir, même si le mec à tout pour plaire (ou presque). Ce mec a fait bien plus que réveiller mon coeur (ça a fait pas mal de remue-ménage), il a réveillé mon âme. Alors, à toi qui lit peut-être ces lignes, je te dis merci, merci du fond du cœur. Pour la première fois de ma vie, je vais réellement vivre. Quand on rompt, on renonce à une relation amoureuse, pas à la personne en elle-même. Une rupture, ce n’est pas forcément chaotique. On n’est pas obligé de laisser la personne derrière soi, de l’oublier. Alors, le temps de pleurer est terminé pour moi. Le temps de la peur s’arrête aujourd’hui. J’ai décidé de partir.
Ça y est, ma bouteille à la mer est jetée, et moi je me lance dans la grande aventure qu’est le voyage. Sans oublier cette personne qui a réveillé en moi cette flamme qui n’est pas prête de s’éteindre. J’espère à travers cette chronique, allumer la votre.
« Ne traversez pas la vie en dormant. » Amina Slaoui