Par Patrice Bailly
Doyen du groupe, Patrice, c’est un peu tonton Motus. Un artiste, un vrai, qui a aussi connu la violence et les blessures de la vie lorsque l’on vit à ses marges. À travers sa chronique, il philosophe autour de ses apprentissages et nous propose de porter un regard différent sur le monde, pour le changer au passage. Il nous partage aujourd’hui sa quête de liberté, sa recherche du bonheur, à travers un regard honnête sur soi et les autres. Un premier texte court et poétique, qui vous parlera peut-être...

L’amour qui semble nous manquer au-dehors est un amour que nous n’avons pas en nous.
Nous vivons dans un monde qui regarde au-dehors de lui pour y trouver son coeur. Désespéré de ne pas le trouver, il panique, et s’accroche solidement à ce dehors, attendant d’y trouver le trésor.
Le temps passe, avec ses hauts et ses bas, et rien n’est jamais vraiment satisfaisant, rien n’apporte ce bonheur qui ne dépend pas de quelque chose d’extérieur.
Alors oui, dans ce qui nous attend, nous pourrons trouver une certaine sorte de bonheur pour nous en satisfaire un moment, et ainsi peut-être même ressentir la peur de le perdre. Nous y trouverons aussi des coups, des traumatismes, des craintes, de la méfiance, à trop tenter de se conformer à un idéal de joie sur mesure.
Seulement, à la suite de coups répétés, on se ferme et on laisse tomber l’aventure, le risque de vivre.
Nous cherchons la sécurité, celle qui apaise nos peurs et tue notre cœur d’enfant, nos wouah, nos wow. Nous « chillons » pour de faux, et les années passent, comme ça, dans un désespoir tranquille, une vie qui ne vibre pas ou sous substances, en contactant le danger pour qu’un instant le mental se taise, pour s’étourdir, pour perdre la tête, parce qu’elle est bien trop encombrante et encombrée.
Un jour ou l’autre, si nous voulons un réel changement, il nous faudra comprendre que le cœur se trouve au-dedans de nous.
Qu’il nous faudra troquer un monde d’avoir, un monde qui va chercher, un monde qui veut, pour un monde qui écoute, un monde disponible au monde.
D’un cœur à l’autre, le chemin est plus proche que celui de la norme, de la pensée. L’amour se tient si proche, qu’y aller avec la tête est déjà de trop.
La paix intérieure, si elle semble si inaccessible de nos jours, n’est pourtant pas si lointaine, et c’est elle qui pourrait nous offrir un monde lui-même plus apaisé. Cette paix ne serait pas le contraire de la guerre, mais une paix qui accueille le monde comme il est, qui nous offre la clarté du présent.
L’avenir, si nous le voulons paisible au-dehors, doit déjà exister en nous.