Par Soldat Petit Pois

En ces temps si difficiles, où nos coeurs sont comprimés par la terreur qui s’abat sur une ville palestinienne si lointaine, et qui résonne si fort, se posent les questions essentielles à nos luttes d’ici et d’ailleurs : quel projet de société construisons-nous pour que jamais dans nos rangs le massacre organisé et plébiscité de milliers de femmes et d’enfants ne soient devenu anecdotique?
« Nous manquons, aujourd’hui en Europe, d’un projet écologiste capable de résister aux politique d’étouffement, dans un monde de plus un plus irrespirable. »
C’est le constat de mon invitée du jour, et de combien d’autres avec elle. Fatima Ouassak est une militante infatigable, écologiste et antiraciste, qui se bat avec une force constante pour l’égale dignité humaine. Début 2023, elle publie un essai aux éditions La Découverte qui propose (ce qui est rare, dans les rangs écolo) un ce projet qu’elle appelle de ses voeux. Cet essai s’appelle Pour une écologie pirate, avec pour sous-titre : Et nous serons libres.
La voix de Fatima Ouassak est une voix sans cesse attaquée.
Parce qu’avec son projet, elle tient une position ô combien nécessaire et pourtant difficile : celle de dire qu’il existe plusieurs écologies, plusieurs projets politiques derrière elles, et qu’il est temps, et peut-être même déjà presque trop tard, de choisir un camp.
Personne n’aime ça, et pourtant : l’extrême-droite rampe et menace de façon physique et extrêmement violente ; l’écologie « mainstream » s’embourgeoise et laisse derrière elle les habitants des quartiers populaires, déçus de la mollesse de la plupart de ses représentants médiatiques, quand ce n’est pire, sur des questions qui les concernent directement.
Alors que les bombes qui pleuvent sur Gaza nous rappellent combien fermer les yeux est inacceptable, je suis une fille du béton et d’une banlieue populaire que la voix de Fatima Ouassak a percuté comme une bouffée d’air, et c’est une de celle que j’estime le plus dans cette époque infernale.
J’ai longtemps attendu de pouvoir vous faire entendre cette voix si précieuse sur Oïkos, nous y voilà. J’espère que vous y serez attentifs jusqu’au bout, car celle-ci dérange, et c’est ainsi qu’on reconnaît les chemins dignes.