MÉDIA ENGAGÉ SUR LES ONDES
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Le paradoxe de la solitude

Par Callircé

Photo de Justin Luebke sur Unsplash

Aujourd’hui, je perçois la solitude comme un luxe. Dans une société toujours plus connectée, qui valorise la sociabilité à tout prix, aimer être seul.e se pose en anomalie.

Alors je ne parle pas de la solitude “subie”, celle qui lacère et ronge de l’intérieur. Celle qu’on ne choisit pas, qui nous est imposée par la vie ou par les autres.

Je parle ici de celle qu’on savoure parce qu’elle nous fait du bien. Celle qui renferme un espace pour se ressourcer et se retrouver. Avec ses pensées, avec soi-même.

J’aime être seule. Viscéralement.

C’est dans ma nature, depuis que je suis enfant.

Parce que j’y trouve d’innombrables bienfaits.

C’est un moment où l’on peut accéder à ses propres pensées sans avoir à jongler avec celles des autres. Un espace où se retrouver devient une célébration intime de sa propre compagnie.

La solitude, c’est aussi une parenthèse pour apaiser le brouhaha quotidien. Un silence réconfortant qui permet d’entendre les murmures de son propre être au milieu du tumulte de la vie.

Elle offre l’opportunité de faire des choses qui nous plaisent réellement, de s’adonner à des activités qui nous font du bien sans compromis ni négociation.

Bref, personnellement la solitude ne me pèse pas. C’est même une amie que je chéris dès que j’en ai l’occasion. Pourtant, je nourris un profond paradoxe vis-à-vis d’elle : je ne suis quasiment jamais seule “en public”.

Aller au ciné, boire un verre, manger au resto… Autant d’activités que je parviens difficilement à faire sans quelqu’un d’autre.

Je me souviens encore des émotions ressenties la première fois où je suis allée seule au restaurant. J’avais 20 ans et pour la première fois de ma vie, je pouvais me payer un repas dans mon endroit préféré. Mais personne ne pouvait ou voulait venir avec moi. 

Alors j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai réservé. Pour 20h, un mercredi soir. Après tout, pourquoi pas ? J’étais la seule à décider !  J’ai gardé en mémoire l’entièreté du menu, toutes les saveurs exacerbées parce que j’étais entièrement présente pour ce repas. 

Et je me souviens aussi parfaitement du malaise profond qui ne m’a pas quittée de toute la soirée. Cette impression tenace d’être épiée et jugée parce que j’étais toute seule. De voir ma timidité exploser le compteur. 

Pourtant, il n’y avait pas beaucoup de monde dans le resto et avec un peu de recul, je suis certaine que personne ne m’a prêté attention. 

Mais alors, d’où vient cette difficulté à embrasser la solitude en public quand elle m’est si précieuse en privé ?

Je pense que c’est parce que se retrouver seul.e en public peut vite devenir une montagne à gravir. Une étape de plus sur notre chemin, dont on se passerait bien.

La peur du jugement et des regards indiscrets devient une ombre persistante, qui amoindrit la possibilité de simplement être soi-même.

Il y a aussi la pression sociale, qui pèse lourd sur les épaules de celleux qui osent s’aventurer en solitaire. Comme si la validité de nos expériences dépendait du nombre de personnes qui nous accompagnent.

Notre société, qui ne nous a jamais vraiment appris à être seul.e mais qui nous pousse sans cesse vers un individualisme grandissant, nous confronte à notre triste incapacité à profiter de cette solitude. On se retrouve souvent les yeux rivés sur le téléphone pour faire bonne figure. Ça devient un réflexe involontaire, une façon de se fondre dans la masse et d’éviter les regards inquisiteurs.

Et parfois, un sentiment de honte s’immisce, une culpabilité sourde qui questionne notre choix de préférer la quiétude solitaire à l’agitation collective.

Pourtant, je reste profondément convaincue que savoir apprécier la solitude est un élément essentiel de notre équilibre. 

Ça ne signifie pas devenir asociale et se couper des autres. Rejeter le collectif au profit de l’individu. Au contraire, c’est en appréciant son individualité qu’on vient nourrir notre société. 

Mais c’est simplement ouvrir une porte directe sur notre identité profonde. Un espace protégé où on prend le temps de vivre et de façonner notre personnalité, à l’abri de la violence de notre société, de ses injonctions et de ses diktats.

La solitude est un équilibre délicat, une danse entre l’appréciation intime de soi-même et la confrontation avec le monde extérieur.

Et peut-être qu’en reconnaissant la richesse de la solitude en public, pouvons-nous défaire les nœuds qui l’entravent et redéfinir la manière dont nous appréhendons notre propre présence dans le monde.

Car après tout, que ce soit dans l’intimité de sa maison ou sur la place publique, la solitude est avant tout un rendez-vous avec soi-même. Et il serait dommage de le louper !

PS : le resto, c’est le Licandro à Aix-en-Provence, si jamais 😉

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